Lettre à R.

Coucher de soleil sur un fleuve et une femme de dos

Voici un message que j’ai laissé à une personne qui m’est chère au sujet de l’expérience qu’elle a vécue lors de sa maladie.

Bonjour R.,
Voilà, tu devrais avoir recouvert la santé maintenant. J’espère que cela n’a pas été trop éprouvant. Selon moi, tomber malade s’apparente à la traversée d’un fleuve. Certains ne s’en sortent pas et meurent, d’autres ont besoin de l’aide de passeurs dont c’est le métier de sauver les personnes en difficultés. Mais la toute grande majorité des personnes s’en sort saine et sauf (je n’ai pas écrit sans douleur ni sans dommage).

Voilà, tu y es. Félicitation ! Je t’invite maintenant que tu es sur l’autre rive, à contempler ta situation, de ressentir ce que c’est d’avoir vécu cette épreuve et d’y avoir survécu. Moi, ce fut de la joie, du soulagement, de la gratitude pour l’enseignement que cela m’a apporté et la possibilité de pouvoir poursuivre mon chemin plus sereinement. Si tu regardes maintenant les personnes qui se trouvent sur l’autre berge et qui n’ont pas encore eu l’occasion de traverser le fleuve, tu remarqueras (même si ce n’est pas exprimé ouvertement) de la peur. Celle de l’inconnu, de l'épreuve, de la souffrance, de la mort. Ils sont bloqués dans leurs progressions et doivent attendre dans l’angoisse. Attendre que ce fleuve disparaisse (ce qu’il ne manquera pas de faire dans les mois ou les années à venir) ou que l’on construise pour eux un pont que l’on nomme vaccin afin de pouvoir les aider à traverser ce fleuve confortablement, les pieds au sec.
Tu me diras : « Pourquoi traverser le fleuve toute seule au lieu d’attendre le pont ? » La réponse est la suivante : Sur notre chemin, la nature viendra, j’en suis convaincu, poser d’autres fleuves, qui seront de plus en plus impressionnants, difficiles, éprouvants et il sera nécessaire d’avoir de plus en plus d’expériences pour les passer. Selon moi, la vie n’est pas confortable, mais ô combien riche d’enseignements si on la vit pleinement, en conscience. Le passage de ce fleuve-ci a permis à ton système immunitaire d’acquérir des compétences pour pouvoir affronter plus sereinement le prochain. Ce qui n’a pas été donné à ceux qui ont attendu le pont. De telle sorte que les prochains fleuves leur paraîtront de plus en plus impressionnants, anxiogènes. Il seront alors obligés, à chaque fois, d’attendre sur la berge le bon-vouloir des constructeurs de ponts. Avec toute la perte d’autonomie et de liberté que cela entraîne.

La prochaine fois que tu rencontreras un fleuve, pose-toi la question : « Suis-je à même de pouvoir le traverser en solitaire ? ». Question difficile, je te le concède. Le cas échéant, comment faire pour se mettre en route et se jeter à l’eau ? Là pour le coup, je n’ai pas de conseils, car je suis moi-même, pour le moment, à faire des recherches, vérifier des hypothèses. Mais voici quelques pistes quand même :
- Avant de te lancer à l’eau, je te conseille de t’informer sérieusement sur la façon dont fonctionne ton système immunitaire, ce qu’il a besoin pour fonctionner de manière optimale et ce que tu dois faire pour l’aider, en prendre soin, lui mettre à sa disposition tous les moyens qui lui seraient utiles au moment de la traversée.
- La maladie ne s’attaque pas à une personne dont le taux vibratoire est élevé. Donc, si tu as décidé de tomber malade, il va falloir abaisser ton taux vibratoire. C’est une activité contre intuitive. Tu vas en quelque sorte devoir rentrer dans une phase de déprime, volontairement. Je sais, c’est compliqué. Mais c’est pas tout. Il y a un point encore plus délicat, c’est que tu ne dois pas trop t’enfoncer dans la déprime car tu risques de déguster d’autant plus. Au plus on a un taux vibratoire bas, au plus la maladie est virulente et les dégâts considérables. C’est donc extrêmement dangereux à faire. Descendre son taux vibratoire suffisamment mais pas trop afin de ne pas faire appel au passeurs ou aux constructeurs de ponts.
- La peur, elle est mauvaise conseillère, surtout quand on est dans l’action, celle de traverser un fleuve. Il faut donc se lancer à l’eau avec confiance, détermination et sans peur.
- Quand tu es dans le fleuve et que tu le traverses, ne t’occupes de rien d’autre que de consciemment faire attention où tu mets les pieds afin de ne pas glisser et te faire emporter par le courant. Donc, quand on est malade, il ne faut surtout rien faire si ce n’est de porter son attention à ce qu’il se passe à l’intérieur de soi. Afin de donner à ton système immunitaire toute l’attention, l’énergie et l’amour dont tu disposes. Aie des pensées de bienveillance pour lui, sois comme un coach pour un boxeur qui doit, sur le ring, combattre un adversaire. Pas de distraction, d’aucune sorte. Rien qui ne te bouffe ton énergie.
- Le fleuve doit se traverser le plus rapidement possible. Car il va te refroidir, te pomper toute ton énergie, te ralentir et vouloir t’emporter avec lui dans son courant. Ou occasionner en toi des dégâts irréversibles.
- Il faut rester bien ancré, solidement sur ses deux pieds et avoir un mental d’acier.
- Une fois sur l’autre berge, puis-je te demander de vibrer autour de toi la joie que tu ressens, l’amour, la bienveillance, la compassion afin de permettre à ceux qui sont dans l’attente, sur l’autre berge, de voir que c’est possible et que l’on en ressort grandi par l’expérience.

Les deux berges du fleuve maladie se nomment peur et joie. Je suis heureux que tu aies rejoint celle de la joie.