Juste pour aujourd'hui, je reste calme et confiant.
Christophe Compère Maître-enseignant Reiki Usui
+32 (0)477/23.25.72
Il y a une dizaine d'années, je me suis mis à jouer à un jeu en ligne, Maple Story. C'est un jeu tout mignon où on faisait évoluer un petit personnage aux grands yeux et que l'on déplaçait dans des mondes en deux dimensions afin de lui faire réaliser des quêtes. Au plus il terminait des quêtes, au plus il obtenait de compétences afin de le rendre plus fort et de lui permettre d'accéder à d'autres mondes plus difficiles. Au commencement, on choisissait dans les différentes classes de personnages, celui que l'on allait faire évoluer. Par exemple un archer, un chevalier, un magicien...
J'avais choisi le magicien, évidemment :-)
Cela m'a rappelé les jeux de Mario ou Sonic.
Mais dans ce jeu, plusieurs personnes pouvaient jouer en même temps et donc nos petits personnages respectifs se croisaient de temps en temps. Et donc, bien sûr, la collaboration était encouragée, notamment en donnant la possibilité de créer des guildes, des groupes de personnages de classes différentes. Évidemment, comme mon personnage évoluait, les objets (cape, baguette, chapeau, tunique, chaussure... pour un magicien), dont il avait besoin, devenaient rapidement obsolètes. Il fallait les revendre et aller acheter des nouveaux, plus puissants.
Bien sûr, les magasins à qui on pouvait vendre ses anciennes affaires, les achetaient à bas prix et ils vendaient celles dont on avait besoin à prix démesurés. Bien sûr, quand on recevait un cadeau, suite à une quête, c'était généralement un objet dont on avait pas l'utilité (je recevais des arcs, épées, boucliers…).
La raison pour laquelle je me suis mis à jouer à ce jeu?
Je voulais tester une autre manière de coopérer qui n'existait pas dans ce jeu, ni dans la vraie vie :
Quand je croisais un membre de ma guilde, je lui donnais tous les objets qui pouvaient lui être utiles. Des flèches, carquois, chapeaux, tuniques aux archers. Casques, gants, épées, boucliers aux chevaliers...
Gratuitement, sans rien attendre en retour.
Au début, ils ne comprenaient pas pourquoi je leur donnais des objets qui pour eux avaient une valeur colossale, ils me prenaient pour un fou. Tout content de recevoir de tels cadeaux, fréquemment, certains me prenaient pour une bonne poire et n'hésitaient pas à passer souvent dans mon entourage avec l'espoir de gagner au jackpot.
Puis, cela a fait réfléchir certains autres et ils ont commencé à faire de même avec moi. Dès qu'ils croisaient mon personnage, ils lui donnaient les objets de magiciens dont eux, n'avaient pas besoin, au lieu d'aller les revendre au magasin pour des clopinettes.
Mon personnage s'est donc trouvé rapidement à devenir le plus riche de la guilde car il n'avait plus à acheter les affaires à des prix exorbitants, puisqu'il était au centre d'un réseau de dons, il les recevait gratuitement. Voyant cela, tous les membres de la guilde se sont mis à faire de même et elle est rapidement devenue la plus puissante du jeu.
Mouais, vous allez me dire, du troc quoi. Oui mais non, je vous répondrais.
Il existe, en simplifiant, trois types d'échanges interpersonnels :
- Le troc de valeur. Dans une transaction, je te donne un objet (service...) et tu m'en donnes un autre d'un autre type mais de même valeur. En faisant en sorte que les objets du troc servent à assouvir les besoins de l'autre. Ensuite la transaction est terminée.
Le troc pur et dur. Avec l’écueil que nous connaissons :
Comment un fabriquant de voiture peut-il faire du troc avec un vendeur d’œufs ? C'est pas impossible mais c'est fastidieux.
D'où l’invention du deuxième type d'échange :
- L'échange par l'intermédiaire d'un objet abstrait : le billet de banque. Je te donne un objet et en échange tu me donnes un billet. Cela fonctionne tant que j'ai la confiance que ce billet que je reçois de toi, je vais pouvoir l'utiliser pour obtenir un autre objet de quelqu'un d'autre. Cette manière d'échanger est basée sur la confiance. Avec l’écueil que nous connaissons :
Les objets sont alors valorisés sur base de l'argent qu'ils peuvent procurer, indépendamment de l'utilité qu'ils peuvent avoir, ce qui génère des déséquilibres, menant à des inégalités :
Certaines personnes par leurs positions ou dispositions ont accès à des objets de hautes valeurs financières alors que d'autres pas. Quand bien même ces dernières peuvent être extrêmement utiles, beaucoup plus que les premières (trader versus infirmière). Les premiers s'enrichissent alors au détriment des autres, ce qui engendre les dérives que nous connaissons.
Vient alors le troisième type d'échange :
- Le troc par don. Je possède certains objets plus qu'en suffisance.
Je regarde autour de moi, dans mon réseau, s'il n'y a pas des personnes qui auraient besoin de ces objets et je les leur donne.
Gratuitement, sans rien attendre en retour.
La personne qui reçoit cet objet n'est nullement obligée d'en faire de même, ni de me rendre la pareille.
Il y a trois différences avec le troc de valeur :
- Il n'est pas nécessaire d'être transactionnel. Si tu as besoin de quelque chose que j'ai en surplus, je te le donne même si tu n'as rien à me donner en échange.
- Il ne doit pas être bilatérale. Je te donne quelque chose, tu donnes autre chose à quelqu'un d'autre... Et un jour quelqu'un viendra me donner ce dont j'ai besoin.
- Il n'y a aucune considération de valeur. Si je te donne quelque chose dont tu as besoin, tu ne dois pas donner quelque chose de même valeur à quelqu'un d'autre.
L’essentiel étant de chercher à répondre aux besoins des personnes de ton entourage.
Donne et tu recevras!
Si on est nombreux à jouer le jeu, honnêtement, si nous atteignons une masse suffisamment critique, tout comme dans le jeu de Maple Story, j'ai l'intuition qu'il peut se passer quelque chose de bien.
Comprenez-moi bien, je ne dis pas que nous allons en une fois changer de paradigme économique. Personne ne me donnera la maison, la voiture dont j'ai besoin. Certains échanges devront toujours se faire via de l'argent. Mais ces trois formes d'échanges pourraient très bien cohabiter sans problème.
Si on essayait, pour voir ? En tout cas, moi, c'est ce que je tente.
N’hésitez pas à prendre contact avec moi si vous avez besoin d’aide pour vous mettre en chemin.